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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 15:32


Gentiment, doucement, avec une sorte de distinction, page 498, tombe mon chapeau depuis le porte-bagages, mais je suis un peu loin. Nous sommes aussi à Roissy, et le train ralentit très progressivement comme pour accompagner l'avion élégant, qui, tout près, tangente sans fin la piste d'atterrissage que lui seul voit


le ramassage du Bois
sur la Grève
sous la Tempête
de Sable
si près du mistral


j'ai changé le bureau de côté
avant d'aller chercher le soleil que je voulais ainsi fuir
et sentir enfin ce centre
cible
et effrayant ancêtre
et femelle retournée
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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 12:11
Nous avons tous deux vies: 
La vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance,
Et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard;
La fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres,
Qui est la pratique, l'utile,
Celle où l'on finit par nous mettre au cercueil.

F. Pessoa



Les
curriculum vitae sont de magnifiques outils à masquer nos instants fondateurs,
ces minuscules où nous nous construisons





Malgré-Moi

Malgré-Moi dans le flot des marcheurs pour l'accès à la vie, en encor'apartheid, 2000
(merci, Sylvain)
Puis la fuite fondatrice  en Zoulouland, hors de l'Empire des pouvoirs. Quelques jours avant pourtant, j'étais encore sur l'autoroute de l'interdit des chairs, où la nuit écrabouillait ceux qui osaient la traversée vers chez eux; mais ce soir là, et déjà traqué pourtant, j'avais reçu la bénédiction fondatrice de l'aïeule, sur le seuil de sa tôle; et ce soir là s'allumaient les canyons de lumière, refuges, sillons


Malgré-Moi

Malgré-Moi à la frontière russo-mongole, Sukbaatar, en pays de poussière vive, à enseigner demain, moi le muet
(merci, Gene)


Malgré-Moi

Malgré-Moi à naître au corps, fondant sur ta jeunesse, m'incarnant enfin
(merci, Zyeunoirs)


Malgré-Moi

Malgré-Moi, levant le doigt, "Moi Monsieur" très fort, très silencieux, et très remarqué, premier réveil, première fuite dans cette attente pottérienne du libérateur, autorisation à rester enveloppé à la terre, à détourer le contrepoint, tentant et l'humus et la roche originelle dans un même plan


Malgré-Moi

Malgré-Moi, à regarder l'eau qui doucement va et s'étend, hésitante et constante, vers la nappe, presqu'à mes pieds, de mes neuf ans, et à l'instant-presque de la contagion, tombe un "tu rêves" ?, et alors rougissant, et tentant, et coupable d'ailleurs, et de feindre encore quelques décennies la rentrée en quotidien


Malgré-Moi

Malgré-Moi l'Amour
(Elle, s'étonnant de pouvoir être presque Dieu)





Douceur de vivre, amour de soi.
 L'amour de soi naît dans un coeur enfantin.
Les hommes, ayant une peur éternelle des femmes,
 se condamnent éternellement à ne presque rien savoir d'elles.
Les femmes ne sont pas tout-à-fait Dieu.
 Il leur manque très peu pour l'être.

C. Bobin,
Le Très-Bas
 Gallimard, 1995





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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 12:30


Aura-t-elle la maison-sucre

A construire à trois ?
(sans doute. oui de moi)


Aura-t-elle les mèches noires
Des ports se voulant capitales ?
(non)
L'autre disant le fond entre deux vies
(tournantes jusqu'à aujourd'hui)


Approche
Et c'est la marée
Mère des rasa
Qui décidera

(entre extase et angoisse)


Spasmes, arrêts, encore
Plaisir de rendre l'autre immense
C'est pour vivre que l'amour est la nuit

(déjà l'enfant va dire "réveille-toi")


Hub du Liberty-Island
(Tout ce qu'il en reste)
Sous la neige aux aplats
Le Sud est affaire enfin et Toi


Semi-réveil en semi-arrivée

("Scuse Us Scuse Us")
Sussuré mécanique métallique
Je ne voulais pas déjà
Arrivoir repartoir

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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 02:19
le temps de l'effluve



Nous sommes bien en mission humanitaire de nous-mêmes, que personne ne sait, ni famille, au petit entre-deux encore d'un aéroport, la muqueuse du café crème bien chaud, la recherche du jouet parfait de nos quatre ans, chargés de l'instant magique du parfum que l'on s'offre, d'un doigt l'autre, à l'aimée. Et la mission n'est ni honteuse ni illusoire. Seuls de nous-mêmes, et nous rayonnons pourtant le tout sucré d'ego à l'autre portant du monde. Il n'est que quelques retards, et jamais comblés: mais c'est le temps et le vent de l'effluve.
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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 16:06


Il neige l'homme

Un peu de printemps coule, érode, meule
Sable de roche et vieille boue d'automne
(Choses de personne)
Torrentielles surfaces mais imperceptibles
Couche par couche déposent les miels
Viennent les vers
Ingèrent, défèquent, sans repos
(Sans intention nait la terre)


Le plaisir que l'on ressent lorqu'on est assis sur un tronc en décomposition
au milieu de la tranquille obscurité de la forêt
est indicible et ne peut pas s'oublier

Ch. Darwin




Jouissance
 
intuition de la possession
 pensée qui englobe l'humus de l'Autre
 originelle humeur qui retraverse le corps
sans solution de continuité ni forçage
mais mille canalicules
ouverture


Le rasa est tombé
comme nom de code:
accède au rôle
espère le râle






- R.-P. Droit, Darwin en pleine évolution, Le Monde, 6 février 2009.
- F. Zimmermann, Land tenured, link




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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 21:07


Qu'est-ce qu'un blog
sinon un journal antérieur, un Adieu fait en paix, sans oubli ni abandon, simplement pour aller seul dans le ressenti de l'instant et du vent ?


Comment dire Adieu à ceux qu'on aime plutôt que de se taire, en soufflant sur l'étincelle suffocante, comment dire Adieu et garder le Feu, cette voûte peu ambitieuse et pourtant sans fin ?


Quoi d'autre ici que le plaisir de lire au soleil pâle au dessus de la rivière ?


Quoi d'autre qu'Elle, qui m'entraîne sur le chemin où j'aime aller mais qui nous éloigne ?


Quoi d'autre que l'Extase de la nature et le Stress du travail qu'on n'a pas, alors qu'au galop on s'approche de ces textes, et qu'on traverse des névés ?


Quoi d'autre alors que nous, réfléchissant à deux ?


Un blog est érosion: les montagnent gravitent et les hommes les gravissent.


Encyclopédie du chemin
Tu fais le chemin Nous le faisons Pommes de pin écrasées Et passent quelques vaches Quelques racines polies puis cassées Cailloux concassés Et quelques gouttes de sueur Nous le faisons depuis que tous les chemins se font Sauf remembrement Et quelques lapins Et toujours les pas écrasent Et puis le vent poussière Et vient la nuit et ses passages Et son eau Et surtout la neige, tentative de printemps Et les quelques touffes Bouquets jaunes résistants Et le bois coupé  Le chemin est un niveau de travail  C'est même le premier Bêtes, hommes, flore Flore traversée incorporée morte ou vivante ? Niveau de travail Du seul travail Fouiller un sol foulé Blanc plus minéral Ocre plus forêt Ou au travers de blocs Le chemin fait strate.


Quoi d'autres que notes de lecture et archéologie ?


Vers le blog ultime, unique, instantané, hyperconnaissance ? Sauf la limite que nous avons accordée au temps... nous y sommes... creuser, ne rien penser, plaisir de l'exploration totale de l'infime et de l'isolé,  attente passive et confiante du grand voyeur, du grand organisateur, du père, le grand tableau blanc, la dépendance au liant, le parement seulement restitué car depuis longtemps pillé. Incapacité de restitution, bain d'immanence, la matière était bien au fond du trou, comme la forêt, comme la littérature. "Un livre lu pour vous", avait-il remarqué dans ma copie. Continuité du sacré, pas de restitution nécessaire. Etre absent de l'histoire-construction, être au fond de ce qui crée les vagues qui vous porterons. Seule la laisse de mer travaille le monde, sans souci de la marée, empreinte-pas.


Ceci n'est pas un blog ?
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 18:38










Toute l'étoffe du léger

A le poids qu'elle sait
Elle se laisse rouler
A le vol facile
Et sans dépôt de vain nom
Ni d'avance sur le soi-même

Retournée par l'infime de la marée
Alors observée de partout
Et pas de l'unique, face survivante, du posé
(Ce crédit convenable qui s'ensuit)

Erosion: vers l'infine liberté
Du principe toujours en orgueil
De l'éboulis

Vaguelette toujours montante
Au sommet contingent

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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 22:39




La vie, c'est simplement savoir qu'une femme existe. C'est tout. Le temps n'a pas cette réalité première.1 Tu la retrouves, toute petite, tu n’as pas le temps de lui dire grand chose de toi, entre le café et l’avion de sa fille. Elle, se livre. Elle, le présent, entre la mort et l’argent, et elle, a de l’amour pour toi. Toi, tu mélanges tout, tu ne prends que son reproche qui te blesse et qui t’accroche. Il ne faut jamais réaliser ses fantasmes. La vie est absurde. Les contraires qui nous ensommeillent, que nous travaillons en « on-off », faute de mieux. Impossibilité du quotidien et liberté de la fièvre. La femme, tunnel à révélation. Mais tu ne cries qu'entre les murs déjà brûlés d'hier, seules les origines te rayonnent.
(carambolage)

Jusqu'au seuil, jusqu'au trop grand nombre, jusqu'à l'excès de disciples, de concept en concept, j'arrive ! Cette fois le lieu de la rencontre fut un étal à solder de livres du quatorzième d'automne ensoleillé, rue Daguerre, ce matin là, en besoin de cette errance capitale. Mais les lieux de rencontre deviendraient-ils bien secondaires, et obligés à l'articulation ?... les lieux sont obligés, ils sont secondaires, mais certes pas anodins... Quoi de plus anxiolytique que la grande baie anonyme de la brasserie ? Hormis peut-être l'attente dans le hall d'une gare moyenne ? Puisque la mort est l'arrêt de la parole du corps - il faudrait vraiment y penser en médecine légale - la vitre est reprise de contact.
(ici)



La dent tuée la veille se réveillait, pulsatile, la douleur est bien hallucinatoire, agonie encore, ou fantôme déjà de ce minéral maintenant sans nerf ? De quoi est donc l'odeur inhabituelle car/et un peu désagréable de ce livre2 ? Une rancoeur, ranceur, qui dans un deuxième abord du pif s'apaise en tube de gouache, féérie d'écolier; un peu aussi comme si  le chou de Bruxelles de l'usine de pâte à papier s'était plaqué là; mais ne reste plus que la gouache maintenant: la mémoire a pris le dessus, fi de la perception primaire... Peut-être aussi y-a-t-il une certaine contagiosité entre toutes ces odeurs d'encre, d'un livre l'autre, d'un papier l'autre, cette feuille intercalée depuis peu dans celui-ci  sentant maintenant la même chose, chemin d'encre qui fait le lecteur.
(hier)


On se casse la gueule sur le seuil, on constitue un Empire en place de la révélation, et on coupe les têtes à ceux qui osent buter. Il faut revivre aux communautés multiples.



Carambolage:
coup dans lequel la bille du joueur va toucher deux autres billes.
Jouer le carambolage, ne compter de points que pour les carambolages.




1. A. Volodine, Dondog, Seuil, 2003
2. J.-C. Goddard, Mysticisme et folie, DDB, 2002
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 14:52


Tant pis s'il y a abus d'influence ou un truc comme ça, du moment qu'il y a de la fesse. Bon. Mais je reviendrai à la bible, promis juré. Il n'y a pas combustion réciproque. Hélas ? Un saut de conscience unilatéral, déjà, et le mal en résidu nécessaire de ce feu.. Pour les perdants magnifiques1, en lisant, je te l'avais dit, j'ai eu cette impression de plongée dans le glauque et puis toutes les trois pages, d'émergence en pleine lumière. C'était bien ça ... plongées et retours... "Révolution-Révélation !", je vais peindre ça sur ma bagnole, sur mes pneus, moulins à prière de cette fin égarée du néolithique. Point de reproche. Regrets de ne pouvoir causer plus. De ne savoir. Qu'est-ce qui parle plus, des sentiments ou une photo ? Je reviendrai, je ne sais pas comment. Attends avec impatience novembre et ses magnifiques laisses de mer. N'oublie pas. Le côté noir des gens est certainement une voie de passage au travers de l'absurde. Mais hélas je vous sens bien distante et ce n'est pas Personne qui m'a répondu mais une personne bien busy.





FIN
DE
LA
CIVILISATION
AUTOMOBILE

1. Leonard Cohen, Beautiful Loosers
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 23:41
Internet et l'expérience agrégative
ou
 "
peut-on construire un sentiment d'amour ?"















Première photo, première jeunesse, et premiers chats

Déjà il fallut du temps: agréger les images avec les images, et avec
la parole textée

(il n'est pas d'écrit sur un chat)


Il n'y avait plus maintenant qu'un seul masque en moi et l'amour y montait
Elle: m'expliquait qu'elle était une et pas multiple, mais tout-à-fait entre-deux de ce qu'elle m'envoyait


Puis vinrent nos  voix
C'est elle alors qui s'inquiéta
"On dirait une autre personne"
Moi: cette jonction là commençait à dire
Mais à côté de l'amour
Mais je disais: timidité plutôt que banalité


Un sourd-muet hèle à l'instant la terrasse du café
Il hurle comme dans un miroir
Tes photos hurlent et se heurtent en moi à ton accent
Que je ne pourrai goûter que toi enfin penchée sur mon épaule


Comment diriger un langage de signes ?

A l'autre qui n'est pas vraiment là encore

On ne peut chuchoter dans un lieu public


(lego plutôt que logos
elle: n'est parole
que par juxtaposition
et: participation au jeu
)


Je viens demain: pour nous exposer aux soleils que nous déciderons
Une fois liés par tous nos sens
Mais ici d'abord un à la fois


Coup de foudre à l'envers, comme une neige qui remonte
au petit coeur du ciel

Sans archaïsmes fondateurs (goût, odeur)



Vois-tu, notre amour n'est pas comme les fleurs,
le produit d'une seule année; quand nous nous aimons,
c'est une sève immémoriale qui nous monte dans les bras.
Ô jeune fille, cela: que nous ayons aimé en nous non un être à venir, mais cet Innombrable qui fermente; non pas un enfant isolé mais bien les pères qui, comme les gravats d'une montagne ruinée,
reposent au fond de nous; mais bien le lit du fleuve à sec du des mères de jadis; mais bien toute l'étendue sans bruit de cette contrée que surplombe le ciel, limpide ou menaçant, de la fatalité:
oui,
cela, jeune fille, c'est cela qui vint avant toi.



R. M. Rilke
Elégies de Duino

L'atelier du coup de foudre est encore, bien sûr, une illusion consumériste
et je le referme avant même que de...

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  • : promenade créative d'un mot l'autre, d'un auteur l'autre, d'une sensation l'autre, en route vers le Réel
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