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12 octobre 2015 1 12 /10 /octobre /2015 20:28
Durban / Varanasi

Soweto
 

Sera-t-il vraiment neutre, ce voyage à la verticale ? Immobile encore dans le temps du RER, passer la ligne, voyage en miroir: demain c'est l'hiver ou presque, et Coriolis déjà tourne à l'envers. Dans cette peur d'être sans suite, de ne pas être marqué au désir des suivants, comme si mon enveloppe devait à jamais rester au piège muet d'une face l'autre; mais, je le sais, des gouttes d'amour déjà scellent les complices, et parleront de nous encore, à leur manière: aucune assurance de retour ne nous fera libres, et déjà les lumières des pistes. Ici, personne n'est plus blanc, personne n'est plus noir, personne n'est plus fier, toute lutte a cessé, enflent de nouvelles chaînes; la poussière des mines est jaune au miroir de l'occident.

 

(suite)

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5 octobre 2015 1 05 /10 /octobre /2015 14:38
le camp de base et l'autre face

Re-search. What is search ? Être en cherche est être en poursuite. Recherche: xénophilie, dandysme, cambrure. Le couple: s'inventer l'un l'autre une position, se stabiliser dans notre déliaison. Le bonheur du rire. Différentes missions. Tu tentes encore d'investir une ville ? Ce qui te tient n'est que d'errance ! Il s'agit de tout transformer en camp de base: que l'on quittera pourtant, pour l'autre face, puis encore. Corps clignotants, seule surface désirable ? Es spukt, ça spectre (Max Stirner). Ineffable orgie empathique (Baudelaire). La terre qui penche, et Ça qui boussole. Orient. Opium, qui ne déréglait pas les sens, les rendait objectifs, faisait disparaître le sujet, nous projetait dans le grand calme de l'universel (M. Enard). L'anomalie était dans les zones profondes, on revenait, bien, en surface. Nostalgiques de l'Empire, aussi, quand le soleil... Recoudre. En refuser les fruits, pourtant.

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 12:08
entre deux pluies d'amnios

Il ne faut pas trop rire de l'humour. Il nous ramène, on veut quitter. Et se perdre encore au bazar bizarre, entre deux pluies d'amnios, dans cette guerre de notre civil, avec notre Daemon de passage, et les démons de chaque impasse. Quand nous sommes à notre corps muet des soldats d'attente, dans une maison des remparts, en fuite, en péril, dans la création de chaque effondrement d'empire. Failles de l'habitable où rôdent et nous rodent des animaux esseulés, raisonneurs, et aussi quelque beauté brune, notre excentrique centrale,  qui retient nos larmes.

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 15:56
cette réception et ce départ sont ma maison

Attente des nouveaux Huns. Affut de la moindre légende. Désabusé et acariâtre ? En mal de cannibalisme, l'écrivain déçu, et libre ? Satisfaction du voyage plein où l'on sait que l'on n'a pas tout vu. Main de l'aube des joueurs, dernier métro de la chance, toujours. Une grande place ronde, encore dans la nuit, à la flamme rosâtre d'une lampe à acétylène, les marchands à la criée, en couronne, reçoivent leur ration, les premières éditions des journaux. J'aime ce départ-là de l'aube. Cette réception et ce départ sont ma maison. Vers un ordre quasi-idéal, dans un dossier qui ne peut être clos, gardant sa cicatrice plus ou moins vive. Voyager pour le plaisir !!! Aussi incongru que ne le serait vivre pour le plaisir, ou même seulement le prétendre ! Mais une singularité qui fait vérité, qui ouvre une nouvelle sente, au sein d'une foule, d'une rue, d'un temple, et où la conscience chemine comme à rebours dans un nouveau territoire, fourmillement des souvenirs à venir. Intolérable patrie enfin ressentie. Fleuve. N'y frayent pas: les anciens des combats et des compagnies, avec les gardiens du souffle. Je m'aventure, je continue, fantomatique, entre les lignes, dans les odeurs d'un no man's land, lancinant attrait, quelque chose tient ici.

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29 août 2015 6 29 /08 /août /2015 15:35
Orléans-Bourges-Montluçon-Vierzon-Chartres

Signal GPS perdu en Baie de Somme. A Orléans, le Lutétia cendre encore au 2 rue Jeanne d'Arc; et les deux couronnes de la cathédrale, pourquoi deux ? Le bas-flanc du religieux se pose bien sur le rempart du réduit fortifié du Bas-Empire, assiégé de doutes; repasse le SDF-tirailleur et son sac, et son bois. Je roule depuis vingt ans, aucune arme sous le portail de Jeanne, qui sonne faible et n'attire que hors d'Europe. Bourges, rac durassien en terre, pour mécréants de l'horizontale, puis Malraux, en exposition universelle et coloniale bien sûr, barattage de briques rouge, ignoré. L'arc-boutant protège des fissures de la nuit, élévation. Montluçon est toujours douloureuse et inaugurale, de guerre, de travail forcé évité: Centre-France. Puy-de-Dôme, tout change, la couleur, les verts, et la bouffe ! Vierzon : vivisection d'une ville en phase terminale. On n'y pose pas son barda. Rien n'éclaire. On y oublie l'air libre. Hiroshima (on n'est pas si loin de Nevers) ! Morte-en-ville ! Seuls quelques rastas autour du Centre Social, le reste, cartons, s'effondre. Gigantesque gare d'herbes même pas folles, d'herbes en hier. Chartres ! Méritait l'ultime, lente, grise à décoder, à pieds. L'essentiel de loin, cuivre à 360°, le whisky y goûte, gagne, fort, enfin un sourire, ma râlerie s'y décocte, jolie frisottante, gratuite, qui désengorge la cathédrale des derniers cathos rescapés, lepénisants. Nous sommes Rue des Changes. Sous le feu, elle s'en va, luttant, lumières qui grimpent les vitraux, applaudissements.

 

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 11:00
l'identité, ou quand on croyait la terre plate...

On est mieux au pied du Grand Escalier de la gare qu'à la plage, trop chaude, trop sèche, trop seule. Ici on est pris au pas long de toutes les histoires qui passent, et on snobe les identités. Quand on croyait la terre plate, il était impossible au voyageur de revenir à son point de départ, alors on s'engluait au varech rejeté de l'écume du monde; aujourd'hui tout tourne, tous avancent, nous emmènent, volontaires; et Coriolis n'est que la pointe de l'écheveau unique des trajets. On peut aujourd'hui partir sur un bateau sans voiles, se cachant au mal, et par toutes les courbures qui ne sont plus pieux de cyclopes uniques. Goa, Digne, Belém, on peut croiser les destinées en se laissant dériver dans un café au lait enfin très sucré. Petit matin des missions.

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 20:35

12 novembre 2010

 

  mal-rang-.jpg

 

Roger, lui, en terrasse, on lui impose maintenant ses habitudes, qu'on lui assène bonnes. Moi, à nouveau, je vais fuir. Au sens littéral: transpercé par elle, par sa terre, par son chant, par cet autre-de-la-ville que je me promettais. Car la ville ne vit que de propriétés, ces bateaux immobiles, ou sans destination précise; la terre, l'eau, la neige, le feu, eux, supportent la tente, et le chant de sa maîtresse. Tricher un peu encore, pour elle, à cause d'elle, vers elle. Ou me dire, peut-être. Pour enfin écrire. Cette poésie, coin d'airain des idéologies, et telle un radeau de pilotis, cité lacustre de pleine forêt, où l'enfant totalement présent aux choses-êtres et à leur rythme me précède, sans peur. Il me faut bien fuir la mer pour la haute-terre1, certes là-bas est une Princesse, et ici personne, et j'ai déjà menti et elle le sait; mais gagner l'épaisse glaise est bien le projet. Le premier jour déjà, tendresse et originaire, déjà tenter le concert. Et si vient la première nuit, alors se mettre en terre, plus de mots, seuls les labours, bruts sous leur écorce arrachée, en semblants de phrases, semblants, car dans mes textes où se logent les caillasses d'attente du réel dans les blancs de la typographie à venir, dans mes textes chacun sera contigu. Chacun de ceux qui me comptent.

 


 

Maintenant seulement je prends le vin, déjà inutile, effervescence du seul goût enfin, du seul contact, de tes lèvres, suc d'ici, tu es loin, vapeur encore à venir. Dès ceci posé je t'appellerai en ta terre: as-tu un passeport pour notre seul jour en dehors ? Maintenant j'ai mangé, l'alcool est monté, il n'y a plus de mots encore, que cette ouverture chaude, ici face au soleil d'automne, il est un dôme de verre inénarrable d'où je suis avec toi, mais l'ivresse était bien inutile tu le sais. Tu surveilles déjà ma santé. Vas-tu fumer avec l'ami qui ne sera pas là peut-être ? L'oubli que nous serons est bien cette joie présente de nous, qui déjà cultive de moi chez toi; une vie de glaise l'emporte sur la raison, et sur la malle de livres que pourtant j'emporterai. Jusqu'à la mort, et jusqu'à la vie, sous couvert de la violence végétale qui recouvre enfin tout, par voie hiérarchique, et qui nous permet l'Etre, sans plus enfin de structure qui le chasse, sans plus enfin de raison qui le masque: un pur englobement, un packing de terre-mère, au doux de ton sourire. Rendons-nous, toute médiation est inutile. 

 

 

 

 

1. T. Gonzales, Au commencement était la mer, Carnets Nord, 2010.

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 20:54

(sentir, c'est être inattentif)

 

SIGUI1

 

bosch-5

 

Un maître du désordre, le renard pâle, ce trompeur, Maya qui emplit le monde ici-bas, tourbillonne sur le plateau, atteint à tout l'espace, réseau de limites changé chaque nuit à la demande des hommes; un maître de l'ordre, le poisson, Nommo, génie de l'eau; et le premier mort: la parole, les oreilles ouvertes par la bière de la nuit. 

 

pulsion de vie, pulsion de mort 

 

Un aller-retour cyclique entre les débats du champ du lignage, organisation des lieux et du temps, et l'enterrement rituel en la caverne du Sigi, retraite, autochtonie.  

 

généalogie et être-là au monde

 

La coutume dépérit mais la coutume ne meurt pas. Le cycle est de 7 ans, et vient la grande levée du deuil: l'ancêtre (re)naît. Nommo 2027 ? Car on ne peut voir que trois Sigui, dans le temps comme dans l'espace, la frontière est la même: on ne peut voir que trois Sigui, quelque part il faut s'arrêter, juste avant là et maintenant où soi-même l'on (re)-naît, de l'autre côté des traces du renard pâle sur le sable du monde.

 

 (à suivre)

 

 

 

1. Sigui, film de Jean Rouch et Germaine Dieterlin, synthèse 1967-1973 

 

 

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 20:57
15 janvier 2000

La vie, le voyage entre la grande origine individuelle  et notre grand devenir collectif. Champs d'oignons et case du Hogon. Tu parles de civilisation, tu dis qu'elle ne devrait pas être, ou qu'elle devrait être différente. Hier le fleuve, ce gardien qui coule vers les sources. Puis, déjà, la mer, bigarrée, historique, mais carrefour des autres, nous ne sommes plus sur la falaise, Passage a été cuit, Passage a été offert, Passage a été mangé. Café crême, les oiseaux voltigent, domestiques, dans le buffet de la gare, cinq heures à venir, en paix: le rêve de ce qu'on pourrait voir si la fenêtre s'ouvrait, et qui n'est jamais ce qu'on voit quand la fenêtre s'ouvre. Un autre fleuve.

16 janvier 2000
La vraie vie est nomade et contemplative, le reste meuble notre incapacité à rêver. Tout cela est absolument indépendant de ma volonté. Sentir, c'est être inattentif.
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30 août 2009 7 30 /08 /août /2009 20:14



1er janvier 2000
Ascension de la dernière falaise. En haut la route nous attend. L'un d'entre-nous se rebellera: car il ne manquait presque rien, rien qu'un peu de souffrance, rien qu'un zeste de dépit, qu'un encore soif, pour arriver. On avait bien, aussi, entendu dire le vent qui arrache, là-bas, ancien chez nous, mais ici nos pieds trempaient dans le petit vent tourbillonnant, celui qui monte, qui monte et surplombe, la tête dans le vent et les pieds dans le vert des champs d'oignon. Seul le vent n'est pas importé.

8-16 janvier 2000
Je m'éveille la nuit subitement et ma montre occupe la nuit tout entière. Je ne sens pas la Nature au-dehors. Je me perds quasiment à penser ce que celà signifie. Petitesse de notre agitation retrouvée, grandeur de la Vie et de notre Rêve. Que sommes nous-donc: passages des arbres, cimes inaccessibles, souffles de la musique, images brûlées, qui sommes-nous sinon d'inévitables tourbillons du terme-origine ? Ce n'est que très lentement que ma pensée traverse le fleuve à la nage, parce que lui pèse le vêtement que les hommes lui ont imposé. Etre nomade est bien le seul unificateur des pères et des fils: nos aspirations isolées, orphelines, invisibles, impalpables si elles ne s'unissent. Exister sans faire aucune trace, sans rien amasser, mais en créant à travers l'espace, ces cent mille vibrants qui ouvrent, enfants. Ce voyage qui coûte, mais qui seul éloigne de l'oeuf, et sa reproduction au même; sauver notre raison nomade d'être. Radicelle d'immortalité. Le pasteur amoureux a perdu sa houlette, et les brebis se sont éparpillées sur la pente. Tu es l'éternel va-et-vient du SDF cuité: folle aventure ? Demain, pour prendre le train, tu te léveras comme sous les étoiles, alerté par le troisième chant du coq et l'aube qui pâlit sous la falaise de Tireli, là-bas; enfants, nous cueillerons ensemble ces matins-là. L'un d'entre-nous se rebellera.

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  • : septième vague
  • : promenade créative d'un mot l'autre, d'un auteur l'autre, d'une sensation l'autre, en route vers le Réel
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