La jouissance (BHOGA) est la réalisation1 de la forme propre des choses sensibles désirables ou indésirables, obtenue par confusion (entre l'Etre et les choses du monde d'ici-bas). La délivrance est la réalisation de la forme propre du jouisseur. (Vyâsa, Yogabhâsya ad YS II, 18, trad. F. Zimmermann)
(la jouissance est voie vers l'Être; l'action du corps vivant est outil de la jouissance) une subversion presque complète de l'ordre essentiel entre les moyens et la fin, un «passage de l'esprit au service de la vie» au terme duquel n'est plus laissée à celui-ci comme dernière marque de sa royauté qu'une jouissance (bhoga) égoïste et inférieure, d'ailleurs amplement compensée de toujours renaissantes douleurs (O. Lacombe, L'Absolu selon le Vedânta, 1937): la jouissance en expansion au chaos entropique désubjectivant; la douleur en nouage du sujet à une limite...
1. "réalisation" est avadhârana: "dhāraṇa" signifie qui tient, qui porte, qui garde, qui protège . Dan le Yoga, c'est l'étape de la concentration de l'esprit avec arrêt du souffle, ou fixation de la pensée en un seul point; le préfixe "ava" signifie vers le bas: "qui tient les choses d'ici-bas", les lie à l'Etre ? Etre connecté garantit-il l'individualité ou l'océanité ? Quel lien à la sadhana, qui est aussi réalisation ?