29 avril 2009
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Un nouveau chapitre de la biopolitique
alternative:
Il faut accepter et anticiper les "dommages fondamentaux"
alternative:
Il faut accepter et anticiper les "dommages fondamentaux"
Biopolitique des catastrophes: on pourrait nommer ainsi quelque nouveau genre de "gouvernement" des hommes, qui aurait les catastrophes pour épicentres. Les catastrophes plus que les "risques": ce à quoi nous avons affaire aujourd'hui, ce n'est pas seulement la question, supposée "libérale", du risque et du calcul des riques, de la probabilité de leur survenue et du degré d'incertitude que nous avons vis-à-vis de l'avenir, mais plutôt celle d'une certitude relative à la survenue permanente, proliférante, quasi-quotidienne des catastrophes. (...) Plus les menaces, réelles ou imaginaires, se font sentir, plus le statut des défenses et des protections se fait déterminant: la bio-politique contemporaine est immédiatement une immuno-politique à tendance paranoïaque, qui se soucie de frontières devenues de plus en plus inassignables, qui tente de calculer ce que serait une soi-disant bonne distance entre le "soi" et le "non-soi", qui s'interroge sur les "identités" et sur la "place" des "étrangers", qui cherche à savoir où est le "dedans" et où commence le "dehors". Et qui, pour notre plus grand malheur, aimerait que ces questions soient clarifiées, une fois pour toutes.
(...) On minorera les dommages fondamentaux (des catastrophes) qui, pris en considération, conduiraient à des changements politiques radicaux, et l'on pratiquera la "prévention", l'on appliquera le "principe de précaution" pour faire en sorte de continuer la forme actuelle de production ("développement durable") et de partage du monde ("guerre préventive"). C'est ainsi qu'un libéral assurera qu'il n'y a pas de risque zéro (en matière "environnementale") mais un risque infini (en matière de terrorisme "islamiste", irakien, iranien, etc...) (...)
(...) On minorera les dommages fondamentaux (des catastrophes) qui, pris en considération, conduiraient à des changements politiques radicaux, et l'on pratiquera la "prévention", l'on appliquera le "principe de précaution" pour faire en sorte de continuer la forme actuelle de production ("développement durable") et de partage du monde ("guerre préventive"). C'est ainsi qu'un libéral assurera qu'il n'y a pas de risque zéro (en matière "environnementale") mais un risque infini (en matière de terrorisme "islamiste", irakien, iranien, etc...) (...)
Frédéric Neyrat, Biopolitique des catastrophes, Paris, Editions MF, 2008
cité in
La passion des catastrophes
Yves Citton
Revue Internationale des Livres et des Idées
Nov. - Déc. 2008 - n° 9
cité in
La passion des catastrophes
Yves Citton
Revue Internationale des Livres et des Idées
Nov. - Déc. 2008 - n° 9