Retour de Bobo (J1) Qu'est-ce-que huit ans pour un impôt d'odeur ? Celle de la pluie et de la terre et du ciel rouge après menaçant de vent - de vie Celle du hall chloré, sursis, en poussière ! L'odeur de la semaine dernière Yerelon: "c'est toi seul qui connaît qui tu es" ?
Déconnexion insidieuse (J2) Sauvé par mon estomac patraque Le corps glissse, sans tomber L'esprit suit à côté, en décalé, temps de latence Mais bloqué, constant, plus d'envolées, plus de chutes Jet-lag sur place
Car je peux m'habituer à tout (J3) En direct L'instant d'un jeu, un vrai, avec un ballon Ou d'une bière en terrasse Bûcher ou noeud chimique Réinvestit ton corps, mortel Ami qui fuit. Sisyphe
Pourquoi chercher ailleurs et brutales lianes ? Même une carte bleue par sa puce La caméra du quai du métro Relie alors tous les désirés Connecté. Mais dans un préfabriqué Construit lors de tes éclipses amorphes désespérées routinières L'aventure Chaque fois que tu éteins tes yeux (J4)
Je porte dans mon coeur comme dans un coffre impossible à fermer tant il est plein, tous les lieux que j'ai hantés, tous les ports que j'ai abordés, tous les paysages que j'ai vus par des fenêtres ou des hublots (...) J'ai tout vu, et de tout je me suis émerveillé, (...) J'ai vécu toutes les émotions, toutes les pensées, tous les gestes et il m'en est resté une tristesse comme si j'avais voulu les vivre sans y parvenir. (...) Tout sentir de toutes les manières, tout vivre de toutes parts, être la même chose de toutes les façons possibles en même temps, réaliser en soi l'humanité de tous les moments en un seul moment diffus, profus, complet et lointain ...