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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 14:28

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Vous pouvez jusqu'à fin janvier souscrire à l'achat d'un excellent café produit au Chiapas, café rebelle et zapatiste. En lutte difficile contre les projets touristiques et pétroliers, soumis aux violences policières et à la sape des "coyotes", acheteurs des grandes multinationales du café... Mais la récolte a commencé !



cafesolidaire@no-log.org



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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 22:15
cliché delclog











Laissez-nous, laissez-nous survivre la tempête
Celle qui vient, prévenez-nous encore
Dites nous: plus de marche par marche
Mais déjà ce grand souffle pélerine
Et les sirènes de brume déclenchent  ravissent
Et regardent dans le courant
Sévère gradient
Alors nous faisons tous la même chose: tenir: contact
Cercueil de tous les avant de toutes les coupes de soleil de famille

Ce soir à nouveau un ciel éclate, mais différent
Le fils et le père reçoivent et posent questions
Sur l'herbe épuisée, rase, pâle et dure se déchiffrent les tumuli millénaires
Bogues vides et craquantes Clairières habitées
L'espace horizontal maîtrisé: l'enfant Le temps vertical: par l'adolescent
Et le père se dilue dans le tout-Un
Il n'y a pas de nouveaux chênes possibles aux pieds des centenaires


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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 18:37
Corps trop vaste. Aucun organe n'est chemin.
On croit aller. Et on se perd. Seulement passage.
Plus loin - autre affaire. Collés et étrangers.
Buvant même sang. Tournant autrement.
Jean-Louis Giovannoni 
S'emparer
éditions 1:1 (poésie), paris, 2007
 
 
à la lecture de

Alan Pauls, La vie pieds nus,
 Christian Bourgois, 2007



J'ai très tôt appris qu'on ne va pas à la plage pour respirer de l'air pur, se baigner dans la mer, marcher, jouer, faire du sport ou s'allonger, mais plutôt pour bronzer; c'est-à-dire passer du régime cru (la culture) au régime cuit (la nature).

Mais les mères ne veulent jamais renoncer à la blondeur de leurs fils.

Les mots n'ont plus le même son quand on est à demi-nus, et nous ne sommes plus au théâtre, mais à la plage.
L'écran est blanc, comme un cinéma vierge, comme un livre lu pour vous, c'est-à-dire comme vous.
Image en envers de décor: qui nécessite l'histoire, paysage que l'on porte déjà, pour la négativer, s'appuyer à l'avers, s'y gonfler à ce que l'on veut porter, portera demain. Pas de formalisme du corps: abolition du souvenir social. Coutumes négatives des citadins transilés, incapables, interdits d'exil.
Si j'osais... sentiment océanique de la plage, mythe de la seconde peau d'Alan Pauls, enfance éternelle des sables à écrire.

Images. Ici tout peut se dire, s'écrire, venir.
Le sable en caractère actuel, oui: puissance, pas d'emprise, mais devenir
(actual: real, true, genuine, authentic, verified, attested, confirmed, definite, hard, plain, veri, table, existing, existent, manifest, substantial, factual).

S'évaporer et s'égarer, voilà les deux seules façons de contrarier le régime d'évidence de la plage.

Plus fort que la pierre, la pierre que ne peut encore l'enfant, ne veut encore, nous sommes à la plage, il ne veut pas partir, il en pleure de partir

La plage, quelque part entre l'île et le désert. Regardez, regardez-bien, il y fait été en juillet et c'est là le dépaysement, une île-désert est toujours vierge, la plage est dans ce toujours là, espace du conquérant, de celui qui vient donc du déjà conquis et va vers lui-même.

Personne ne pourra nier, une fois de retour,
que ce qui a donné un véritable sens à ce voyage
était précisément de l'ordre de la perte.

M. de Certeau, L'écriture de l'histoire

 


La plage aurait aussi pu être écrite par un débarqué en Argentine pour un non-retour de père nazillon. C'est toujours, écrire pour ça. Fuite dans l'ordre des générations, bien sûr, car aucune fuite géographique ne fait deuil. Dans l'ordre des fantasmes, bien sûr, car ça ne vient que de la couverture en dessin de propagande  juvénile pour la Hitler-Jüngend...



La plage, espace eschatologique par excellence, recèle sous son air de table rase les valeurs d'une ère primitive qui précède l'histoire et tous les traits d'un décor posthume.

Promesses et nostalgie. Nudité.


Il aime la plage, le soleil, la cuisson.

Immobilité de la plage, donc, car pour un voyageur, la recherche sourd de l'humus. Posthumus. Je tamisais la plage. J'étais pré-sable et post-hume: j'errai. Je n'aime pas la plage, la plage en été, grégariser, tremper, montrer. Vaguer, peut-être: mais dans l'écume ce n'est plus l'été. J'aime la côte, la laisse, la traine de mer, la grêve, mais pas le sable du loin de l'eau, saccagé, plagistes, flux faible et traînant. J'aime pas la plage ! Ses planches qui obligent au pantin, ce sol sans sol ! Ses caïds et leurs matériels à vent ! A fric ! Je n'aime pas les îles, d'ailleurs, mais les seuls déserts !  Donc la mer ! D'ailleurs je n'aime pas le papier épais de ce livre, contact de sable trop sec trop chaud trop filant de mon ennui sur ma peau, plage-annexe de ma prison-enfance ! Pique-niques ! Mes doigts aux pulpes abrasées de campagne, de campagne, d'humide, de contact, de terre, oui ! Perte d'identité ! Le sable ne laisse pas de trace sous l'humus s'il est pur.


Mais le plaisir ! Mais le désir ? Silence/rumeur de la foule, de la mer ! Caresse de soie du soleil ! Sensuel ! Beauté ! Sieste permanente, préliminaire qui ne finira pas ! La plage est un infini de préliminaires sexuels ! Là où tout le monde excelle, comme-si, évidemment-que ! Puis ce sera le retour en adolescence et le défi. Préliminaire, partouze, mais pas d'amour à la plage !  Mais on est encore sous le léger vent, les quelques oiseaux, les yeux fermés:

La vie du monstre est une affaire de groupe (...) S'il existe une dimension érotique de la plage, c'est sans doute celle qui se forme et circule dans cette sphère communautaire, et la libido qui l'anime est moins dirigée vers des objets précis que vers des formes de vie utopiques, et la poésie en l'apanage de l'inadapté.


La plage et l'été à la plage sont sans nul doute à mes yeux les deux premiers objets inventés par la presse.

Oui, je filtrais le sable pour y découvrir l'univers, bigorneaux millimétriques, chasse au plus petit ! Oui, j'y découvrais l'eau, sous le sec, certitude que la matière envahissait-résistait ! Oui, la marée viendrait mais tout résisterait ! J'étais l'autochtone ! L'amitié, le foot-ball: gêneurs ! La chaleur aussi ! La seule menace était l'instant du départ. Vacances, vacation, vague.

Les mots n'ont plus le même son quand on est à demi-nus, et nous ne sommes plus à la plage, mais nous nous embrassons. Au plus fort du juste avant, quand c'est encore la plage.
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15 janvier 2009 4 15 /01 /janvier /2009 11:58
En clair: dans la nuit sombre, hier, à 0H13 exactement (la pendule de bord s'est arrêtée sous le choc), lâchement, sur un parking glauque, les triades chinoises ont repéré mon pieux véhicule qui depuis cet été arborait fiérement le drapeau tibétain. Gros caillou en terre du milieu, vitre cassée, drapeau tibétain arraché, autoradio pillé au passage, tant qu'à faire... vénalité... Et surtout, mon fidèle Ornicar, et son compagnon Mr Rossignol, gardiens des lieux à roulettes, oreillers doux des longs voyages en famille, ont été pris en otage (voir photo)... Que de haines envers ces pôvres petits... sans doute fabriqués en Chine... mais je les aime, moi !

Récompense pour toute information

Mais la lutte pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes continue... vive le Tibet libre ! Vive la Palestine libre ! No pasaran !

(ps: curieusement, un drapeau quebecois, qui lui aussi était "rangé" là, a été emporté également...)
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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 22:56


Une guitare acoustique et une voix à la Dylan ou à la Ben Harper, et quelque-chose, quelque-chose entoure le corps de l'intérieur, de l'intérieur, quelque-chose épouse le corps comme une forme de neige, de l'autre côté du son, de l'autre côté des philosophes, de l'autre côté des précaires, de l'autre côté des reclus, des refus, de l'autre côté des séparés,  des dilettantes angoissés, de l'autre côté des clonés, de l'autre côté des errants, de l'autre côté des sommés
 Toutes les forêts sont dedans, une guitare acoustique et une voix nous rendent à notre forme et tout est dedans le dehors déjà passé résonne de l'autre côté de la li
mite, de l'autre côté de ....

Strates sonores
Une guitare acoustique et une voix à la Dylan ou Ben Harper, et quelque chose entoure le corps de l'intérieur, son en contrepoint de la forme de neige, du juste-à-soi doux et adapté, où l'on se jette, où l'on reste, où l'on se roule, peau-antre-grotte primitive, un juste-sa-forme, qui pénètre un peu, par le froid, le corps de l'ancêtre qui se roule au monde dès le premier matin un peu poudreux




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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 13:43

L'empathie est-elle  un phénomène spontané, plus ou moins développé selon les individus, et/ou bien est-elle une attitude qu'il est possible de développer, de moduler,  voire une technique, comme par exemple lors de la prise en charge de patients souffrant de syndrome post-traumatique ?



Quelques réflexions autour de cette voie d'accès à l'inconscient, ou en tout cas à ses couches "les plus facilement mobilisables", à la lumière de la clinique du traumatisme, mais aussi de la théorie des humeurs indienne.



1. Psychothérapie du traumatisme



1.1 L'"outil interdit" de Ferenczi


L'empathie, c'est, classiquement, "sentir avec l'autre en se mettant à sa place, sans pour autant se confondre avec lui" : ni identification, ni introjection. Il y aurait, selon J.P. Wilson, plusieurs modes d'accès au vécu traumatique du patient, à adapter selon la symptomatologie de celui-ci: résonance émotionnelle avec ses réexpérimentations du traumatisme; demande de précision du récit dans les symptômes de déni ou d'évitement; connexion à l'événement dans les situations d'hyperréactivité; interprétation des projections inconscientes de l'expérience traumatique. Par ce "tuning" à adapter, l'empathie permettrait au thérapeute d'adapter sa réceptivité à l'un ou l'autre de ces différents canaux d'information. Et le contre-transfert du thérapeute peut interférer avec la "synapse empathique" mise en place, et perturber le flux d'information. Cette approche (anglo-saxonne) peut sembler proche de la théorie de l'information, mais avec la différence notable que, contrairement à l'affirmation de Wittgenstein, dans le cabinet du clinicien, du non-exprimé se transmet également, l'échange ne porte pas uniquement sur des mots et des postures, mais aussi sur des affects et des traces mnésiques. On est en fin de compte transporté avec le patient dans cette période de son passé ("une façon de faire interdite contre laquelle Freud m'avait mis en garde", dira S. Ferenczi), avec, pour résultat, que nous-même comme le patient croyions en cette réalité, c'est-à-dire en une réalité existant dans le présent et non momentanément transposée dans le passé.



1.2. Une démarche plus phénoménologique que psychanalytique


Outre la substitution de l'empathie, que l'on pourrait qualifier de "contre-transfert positif à priori", à la classique "neutralité bienveillante" freudienne, il existe d'autres divergence entre l'abord thérapeutique du traumatisme et le cadre psychanalytique classique.


Il
s'agit, plutôt que de laisser libre cours à l'association chez un patient  à la psyché fragmentée, dont une partie nie le traumatisme, de rechercher des directions de sens en interpellant l'avant et l'ici, à amener  le patient à se faire lui-même, paradoxalement, la violence - dans une catharsis dirigé - de l'annonce. Donner des dimensions de sens,  Daseinsanalysis... être là... est bien le but, pour un sujet qui a "tout fait" lors du trauma pour ne plus être ici; il s'agit d'analyser le vécu du corps, ce support de la pensée. Dans la dissociation traumatique, comme dans l'ascencion de la psychose ou la chute de la mélancolie, les directions de sens  sont exagérées  ("j'ai confondu les sens dans la gare", "c'est comme si je passe par la fenêtre quand du noir entre dans ma tête", disent les patients survivants d'épreuves extrêmes). Matérialisation du vécu, spatialisation, temporalisation, faire redevenir le patient plus proche de lui  ("maintenant je sens quelque chose" dira un autre patient au bout de quelques scéances): autant de stratégies phénoménologiques.


La douleur n'a aucun objet et ne vise que sa disparition... mais elle est langage préverbal, et condensation de la vie psychique. Un travail de la douleur, comme dans le deuil, est nécessaire à la réintroduction du langage chez le patient traumatisé et/ou douloureux, au retour de ce dernier dans la cité (comme le Philoctète de Sophocle) et la vie sociale.


Enfin, toujours dans les divergences de cadre entre la psychanalyse et l'abord du traumatisme, ce "Ici vous pouvez garder un secret si vous le voulez", garantie donnée à la liberté retrouvée du patient, n'est-il pas de nature à nuire au transfert
de la cure psychanalytique, dont le véhicule est lui "ici c'est un endroit où l'on peut tout dire" ? Le thérapeute n'est il plus alors d'emblée "considérable" comme celui supposé savoir, mais plutôt complice de l'état de droit retrouvé ? Le contre-transfert aurait bien dès lors la primauté sur le transfert, comme le pensait d'ailleurs S.Ferenczi...





2. L'empathie, un "RASA"


L'empathie, qui est du registre du "transport avec le patient", de l"échange d'affects", serait donc bien de nature sensorielle, aurait une dimension consciente mais aussi inconsciente, et qui plus est pourrait être en rapport avec la synesthésie, ce "cout-circuit" des sens... L'empathie est peut-être aussi ce qui superpose un fragment de notre espace  intermédiaire  avec un fragment de l'espace intermédiaire de l'autre...


Listen to the voices of trauma. Can you hear their cry ?
Their pain exsudes emotional blood from psychic pores. (...)
 Bodies hold memories, secrets and scars
 locked into sinew, glands and neurons.


J.P. Wilson



Le risque est peut-être de se rejoindre, patient et thérapeute, dans un inconscient collectif de la douleur, via ce "sang émotionnel", dans cette "communauté de ceux qui vivent avec le sceau de la souffrance" selon les mots d'A. Schweitzer, ou "immergé dans le centre de leur vie, témoins d'un processus séculaire, aux dimensions planétaires," dit encore P. Levi.

Ce contre-transfert massif survenant chez le clinicien confronté à l'extrême du traumatisme a été amplement documenté, il fait parallèle avec "l'aliénation momentanée de l'analyste", sentiment d'invasion par une étrange étrangeté, par l'autre, qui se produit à l'occasion de scéances auprès de patients psychotiques. Avec les traumatisés, plutôt que dans une situation d'invasion, on serait plutôt  dans une expérience de résonance psychique intersubjectale, qui pourrait faire écho aux visions orientales de non-existence du sujet psychique individuel, et à l'existence de différents niveaux de communication selon les états de conscience.


Les données neurobiologiques récentes s'inscrivent dans la logique de Wittgenstein et de Lévinas, et des travaux sur la fonction d'appel du visage, mimique de douleur qui déclenche chez l'observateur des stimulations cérébrales électives. Cette "empathie neurobiologique" serait activation de "neurones miroirs", véritable incarnation point par point, selon les techniques d'imagerie cérébrale,
de la douleur de l'autre  dans son propre corps. Cette "machinerie empathique" favorisant la survie de l'espèce pourrait ainsi avoir été acquise par sélection naturelle...

Cependant, selon Wittgenstein, "on ne peut connaître la douleur de l'autre même si on peut avoir mal dans le corps de l'autre"; on rejoint les limitations de la communication par la gestuelle et le langage. Il n'y a en fait dans un premier temps que contagion émotionnelle, qui entrainera des réponses variables de l'observateur: empathie, fuite ou déni.


(...)  tous les poètes lyriques et les philosophes incluent simplement toute la douleur d'autrui dans la leur. C'est encore plus simple; ils ne font pas de différence entre leur propre douleur et celle d'autrui.

M. Tsvétaïéva, Le ciel brûle


La douleur, tout simplement, utilise le canal empathique qui a été ouvert par l'entretien. Comme la radiation haine peut utiliser parfois cet autre canal ouvert par l'état amoureux. R. Marion-Veyron analyse en trois temps cette contagion, tout d'abord accès à la "possession" du patient, un lieu inaccessible au discours, perception du tréfonds du psychisme, quelque chose d'indifférencié et de fondamental, en lien avec le processus primaire, ou le Réel de Lacan; puis une phase de dépossession du thérapeute par ces réalités indicibles qui ouvrent à sa propre ambiguïté psychique, au ressenti confus de son origine la plus enfouie, au sentiment océanique, et qui sera immédiatement neutralisée par intellectualisation; enfin une phase thérapeutique proprement dite de réinscription contextuelle, du principe de réalité rappelé à la fois au patient et au thérapeute, un discours éthique (qui nous fait à nouveau sortir du champ de la psychanalyse), ou l'"intentionnalité" de Ferenczi.


L'empathie est contact identificatoire partiel et non fusion. Elle est nouage, pôle entre le flux émotionnel (impératif) du patient et l'"a-priori compassionnel" (et facultatif) du thérapeute. Elle procède du système conscient/préconscient mais aborde l'inconscient. Dans le contre-transfert, le thérapeute subit le fantasme d'être submergé, le fantasme de fusion, et recherche une revitalisation de ses propres affects: il navigue alors entre "folie à deux" et "geste médical".


Or, qu'est-ce que le transfert ? C'est la mise en jeu d'un déplacement d'affect, une force des émotions qui non seulement sont revécues au cours de l'analyse, mais qui passent du patient au thérapeute et inversement. Le transfert c'est, dit Freud, "ce lien ambigu où s'unissent la signification et l'énergie" et il n'y a pas d'interprétation du sens sans prise en compte de la force qui l'affecte, de l'énergie avec lequel il circule et se déplace.(...) (Le psychanalyste) est lui-même exposé (...). Bref, qu'est-ce-que le transfert ? C'est un effet de contagion.

E. Grossman lien
Antonin Artaud: "Freud a eu peur de la psychanalyse"

Freud semble avoir eu peur, en effet, restreignant le transfert au lien à un signifiant, à un sens, alors qu'une réalité plus globale, plus directe, plus corporelle semble être en jeu; dans cette optique, peut-être Lacan, au-delà de sa théorie structurale, avait-il osé plus frontalement le Réel, le non symbolisable, l'au-delà du sens... tout en acceptant que la psychanalyse soit incapable de l'appréhender...: "Le réel, c'est l'impossible"...


Dans la théorie des humeurs - ou RASA - de l'hindouisme, l'empathie est un des RASA, et la compassion est empathie pour le sujet qui souffre. Ce RASA est lien humoral avec autrui, et est au-delà d'une technique (même s'il peut être optimisé dans les arts totaux comme le théâtre pour communiquer avec le public, ou en thérapeutique comme dans la prise en charge du traumatisme, cf. ci-dessus). La KARUNA (compassion) enveloppe la douleur, est mise en forme de l'état psychologique dans lequel on éprouve de la douleur, est expérience d'un état physiologique (Natyasastra, "manuel"  Sanscrit  consacré à la théatralité).


Ces influences intersubjectives aux humeurs - telles qu'elles sont également définies dans la médecine hippocratique - nous rapportent à des perceptions sensitives "primordiales" (celles du nouveau-né), ou "archaïques" (celles des premiers êtres membranés), alors que notre corps-tégument n'est pas encore spécialisé en  organes des sens distinguant des perceptions plus partielles; cette perception sensitive primordiale que l'on peut  assimiler à la synesthésie, "court-circuit" entre organes des sens, ou peut-être au toucher, "sens le plus englobant" dans l'indouisme, et le seul présent chez les végétaux.


Qu'est-ce-qui passe d'une personne à l'autre, et à quoi accède-t-on ?
Qu'est-ce-qui circule et qui fait qu'on accède au non-distinct ?
Quel est ce canal non codé d'information, qui circule corps-à-corps, sans traduction nécessaire, qui est dans le corps vécu du patient ou de l'artiste, et non dans le corps observé ou écouté, interprété, de la biomédecine ou de la psychanalyse ?
Cette jouissance qui n'a rien à voir avec un "forçage" ?



Parmi les RASA, la compassion, joignant nos "noyaux primordiaux sensibles à la douleur", pourrait-être parmi les liens les plus intenses entre les vivants, alors que l'agressivité, elle, reste inter-individuelle, au cas-par-cas, et exclut les agresseurs du monde. On s'éloignerait donc - et de façon optimiste - du postulat freudien qui voit pulsions d'amour et de mort constamment entrelacées, sinon équilibrées, puisqu'il faudrait discerner au sein de la "pulsion de mort" un composant empathique, universel, et un autre agressif, non contagieux.


Cette "grégarité de la douleur" pourrait-être, par le fluide de l'empathie-compassion, principale  force d'union du monde des vivants




- J.P. Wilson, Empathy, trauma transmission, and countertransference in posttraumatic psychotherapy,
   in J.P. Wilson & B. Drozdek Eds, Broken spirits

- S. Ferenczi, Journal clinique

- S. Caliandro, Empathie et esthésie: un retour aux origines, Revue française de psychanalyse, n°3, 68:791-800, 2004

- R. Marion-Veyron, Processus primaire ou possession moderne ? Psychothérapies, 26: 161-6, 2003

- F. Zimmermann, Autrui dans le monde des vivants, lien

- N. Danziger, La douleur, entre reconnaissance et déni (séminaire Paris VI, 2008)
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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 13:09


"Mieux vaut sans doute être étiqueté marginal en Sarkoland que border-line par le DSM-IV, même si c'est sans doute sensiblement la même chose"




Le marginal renvoie à une structure essentielle, ou à un "tableau" sur lequel s'inscrivent et se coordonnent des analogies ou des oppositions pour nous impensables. Comme la partie émergente d'un iceberg, l'exception rare, une institution, une théorie impliquent une cohérence non pas située au niveau des idées et des mots, mais "au-dessous". Elle nous invite à nous demander "sur quelle table", "selon quel espace d'identités, de similitudes, d'analogies" se distribuent, en dehors de nous, tant de choses différentes et pareilles. Ainsi en va-t-il de l'enfermement des fous (...).

M. de Certeau
Le noir soleil du langage: Michel Foucault
in Histoire et psychanalyse, entre science et fiction, Paris, Gallimard, 2002



Selon Elisabeth Roudinesco1 (Le Monde, 6 mars 2009), la "maladie de la médicalisation" remonte aux années trente, lorsque le nazisme contraint les psychanalystes (dont la grande majorité était juive) à se réfugier aux Etats-Unis, où, "devenus anglophones et pragmatiques, (ils) furent contraints, à la grande fureur de Freud, de transformer une doctrine centrée sur l'exploration de l'inconscient, de la subjectivité et de la pulsion de mort, en un outil thérapeutique au service d'un hygiénisme du bonheur". On est bien en plein totalitarisme biopolitique avec le DSM...


Les psychiatres français contestent le modèle cognitivo-comportemental dont le DSM-IV est l'aboutissement; aux USA également, ce modèle est remis en cause, mais cette fois par les historiens, et non par les psychiatres, soumis à la pression des firmes pharmaceutiques pour qui le DSM est une aubaine, transformant en maladie mentale nos émotions les plus banales (timidité, crainte de perdre son emploi, etc...), et rentabilisant ainsi des molécules... inutiles ! Des historiens étatsuniens considèrent donc le DSM comme inefficace, et quasiment fasciste; grâce au DSM, dit encore E. Roudinesco2, "nous sommes invités à nous considérer comme des malades mentaux, dangereux pour les autres et pour nous-mêmes. Telle est la volonté hygiéniste et sécuritaire de cette grande bible de la psychiatrie moderne."


Les premiers DSM restaient basés sur les catégories de la psychanalyse, mais dans les années 70 cette approche "dynamique" fut contestée; par ailleurs les vétérans de la guerre du Viet-Nam souhaitaient avant-tout un outil permettant de les indemniser, avant  de savoir si leurs troubles relevaient ou non d'une maladie mentale3: une version II du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) fut coordonnée en 1974 par R. Spitzer, un admirateur des théories "bio-énergétiques" de W. Reich5, convaincu d'être le prophète d'une révolution neuronale de l'âme: ...s'ensuivit un "retour vers le XIXè siècle et les théories neuro-psychiques unificatrices d'E. Kraepelin4.
Dans les années 80 et 90, avec les DSM-III, puis IV, tous les concepts classiques de la psychiatrie étaient balayés au profit de la notion de "trouble " (disorder) qui permit de faire figurer 350 maladies "nouvelles"... Le DSM-V devrait être "complété" par des "entités" telles que l'activité sexuelle libertine, l'amour de la gastronomie, l'utilisation excessive d'internet, etc... 






Notes

1. Brillance des textes d'E. Roudinesco, historienne de la psychanalyse, dont l'itinéraire doit en partie, à en croire F. Dosse, à sa rencontre avec M. de Certeau...
2. Analysant l'ouvrage de Ch. Lane, Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions, Flammarion, 2009.
3. Le traumatisme est-il constitutif de la nature humaine ? Dans ce débat toujours d'actualité, entre une réponse normale à un événement exceptionnel versus le développement d'une pathologie psychique préexistante, aujourd'hui les critères DSM-IV du PTSD (syndrome post-traumatique) viendraient officiellement reposer  nos neurones tiraillés,  relégant les débats politiques, sociaux et médicaux, snobant le sujet. Du "suspect" de la névrose traumatique de 14-18 et du travailleur immigré "simulateur" de la sinistrose, on glissa avec les camps de la seconde guerre mondiale vers le "syndrome du survivant", l'indicible de l'horreur: la suspicion de la société devenait culpabilité de la victime, corollaire de l'incompréhensible de la survie à l'enfer. Avec la guerre du Viet-Nam enfin, il fallut bien s'écarter de tout jugement moral, le PTSD oubliera le sujet pour l'indemnisé. Une définition d'un syndrome qui a la particularité remarquable d'intégrer dans les signes retenus l'étiologie même de ce syndrome, l'événement traumatisant ! Le SIDA était lui passé du statut de syndrome à celui de maladie avec la découverte de son agent causal,  le syndrome n'était qu'une position d'attente devant l'aspect protéiforme de l'affection; ici, au contraire, la clinique est archétypale, mais c'est le DSM qui instaure la régression au sigle, refuse au traumatisme le nom de maladie; la psychopathologie cède la place à l'étiquette, et on "se contente" de dénommer les victimes.
4.
Les maladies neurologiques et psychiques sont une même entité, une même "famille névropathique" (Ferré); certaines sont curables car liées à l'environnement ("traitement social"), d'autres héréditaires et incurables (théorie de la "dégénérescence", encore en vigueur chez E. Zola). Charcot, également tenant de cette théorie uniciste entre maladies neurologiques et psychatriques, "abandonnera" cependant la névrose à Freud, considérant que son étiologie n'est pas héréditaire.
5. W. Reich, psychanalyste qui après des recherches "classiques", notamment auprès de S. Ferenczi, et sur l'orgasme, finit sa vie en prison 
après avoir proposé un traitement irradiant dans un  "accumulateur d'orgone," énergie cosmique dont il aurait percé le secret, à des patients cancéreux, qui bénéficiaient également de "végétothérapie caractério-analytique"...
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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 17:25

A. Badiou nous rappelle, dit C. Preve dans son analyse "Philosopher au marteau: Badiou et le Siècle" (Les Lettres françaises, janvier 2009)
que "l'inflation moraliste contemporaine" portée par tous les tenants de la théorie du "totalitarisme" s'accompagne nécessairement d'un défaut de la pensée.



A Septième Vague, cette remarque a donné lieu à un "coup de rasa" salutaire, chère Sarah, un coup responsable d'un déplissement qui doit donc s'exposer ici: car nous ne sommes que sur un blogue*...



Admettre son animalité en dogme (par exemple: H. Arendt, La banalité du mal), admettre la pulsion de mort par trop constitutive de l'individu (par exemple: S. Freud, Malaise dans la culture) c'est se résigner à une sociobiologie de fourmis, c'est accepter le génocide organisé de l'autre qui est en nous. En d'autres termes, l'engobe totalitariste du XXè siècle ne peut rester excuse à une résignation de la pensée: ce serait faire place trop belle à la société techno-médiatico-politique, et assurer ce déplacement de la ligne de partage qu'elle nous propose actuellement, du refus de l'acceptation de la différence des individus, hier, au refus des idées non normées aujourd'hui.

Il nous faut donc aller "au-delà du bien et du mal", pour reprendre la belle expression de M. Hulin (La mystique sauvage, PUF, 2008): pour Hulin, il s'agit finalement 'lâcher prise", de renoncer au conflit, d'abandonner le système de représentation qui nous délimite, nous membrane, pour retrouver pleinement la quiétude et la félicité de son appartenance au monde, de son ipséité diraient les stoïciens. La joie, félicité, est abolition des frontières aux autres et au monde; la souffrance, elle, ne tiendrait aucun discours, serait absolue, fragmentation, privée de toute essence, le registre du désagréable serait l'opacité: on retrouve bien ici l'inquétude d'A. Badiou. Mais la voie analysée par M. Hulin n'est-elle pas retrait du monde, et ne rejoint-on pas la critique faite par Freud aux "tenants" du sentiment océanique, celle de la régression ?

"Aller au-delà du bien et du mal" est-il possible alors "par l'avant" ? C'est peut-être ce qui nous est proposé dans les conceptions (ou pratiques) évolutives de Teilhard de Chardin (et de Sri Aurobindo), chez qui la "noosphère" ou la "supraconscience" sont outils de réalisations humaines et non de "fuite" dans un Nirvana. Alors les expériences extrêmes imposées à l'homme par l'homme au cours du XXè siècle, génocides, camps, etc... doivent nous amener à aborder non pas les formes archaïques de pensée qui bien évidemment sont toujours à l'oeuvre chez Homo sapiens, mais d'autres outils de pensée, outils sans doute déjà disponibles mais non mis en oeuvre, car "context-sensitive" comme le propose A. Ramanujan (Is there an Indian way of thinking ? An informal essay), dans son modèle d'un inconscient non pas archéologique comme le propose Freud (seules les couches les plus superficielles s'exprimant directement), mais où chaque "strate de pensée," non séparée d'une autre, mais s'exprimant dans le contexte adapté (selon le modèle deleuzien du Plan de Consistance, qui participe de toutes les strates, ou encore des "niveaux de conscience", à "discipliner par l'exercice spirituel", de Castaneda).

Peut-être aussi P. Levi, dans Les naufragés et les rescapés, quand il critique l'approche psychanalytique faite à la pathologie des survivants, approche qui veut utiliser les théories de la géométrie plane à la résolution des triangles sphériques,
alors que les mécanismes mentaux des déportés étaient différents, entrevoyait-il le possible de cette articulation nouvelle de la pensée aux faits.  Peut-être touche-t-on là, comme dans la clinique du traumatisme, à une limite également entrevue par S. Ferenczi, et où la fragmentation, mécanisme de défense et d'adaptation lié aux forces d'autoconservation, pourrait parfois faire place à un abandon total de la maîtrise extérieure et l'instauration d'un état au cours duquel devient concevable de se réconcilier même avec la destruction du moi, c'est-à-dire avec la mort, en tant que forme d'adaptation, délivrance, libération, trouver place dans un état d'équilibre supérieur,  peut-être universel.


Bref, Chère Sarah, nous voici donc revenus à notre point de départ, mais grâce à cette réflexion de Badiou, Septième Vague a pu poser  ses interrogations et évaluer ses ambitions... dire la question est sans doute l'essentiel. Comme toujours, quand deux alternatives semblent s'affronter (un retour à l'hylozoïsme de l'Inde savante, ou un saut dans un évolutionnisme un peu new-âgeux), il suffit de penser cycliquement: entre  la Gaïa perdue et l'homme, il y a l'étape de l'animalité du XXè siècle, mais au-delà de l'homme il y a sans doute également à retrouver, demain,  notre mode de relation à Gaïa.




* Un blog (mot-valise de web log) - ou blogue - est un site web constitué par la réunion de billets agglomérés au fil du temps, et souvent, classés par ordre déchronologique (les plus récents en premiers). Chaque billet (appelé aussi note ou article) est, à l'image d'un journal de bord ou d'un journal intime, un ajout au blog ; le blogueur (celui qui tient le blog) y délivre un contenu souvent textuel, enrichi d'hyperliens et d'éléments multimédias, sur lequel chaque lecteur peut généralement apporter des commentaires (définition Wikipédia).


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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 22:56
On viendra aux techniques instantanées d'écriture
Sans étapes griffonnantes            pointes d'émergence      pourtant
Dactylo graciées
Déjà: plus de crissé papier       Alt G
On viendra au livre qui s'étale dans la pensée
Plan d'écriture
On pensera à l'auteur d'alors... pôvre... pôvre...
Mais
N'y changera rien
Sauf perte encore (encore) (encore)
Car
Ce qu'il faut atteindre: ce qui le fait écrire     fait ex   excrire   exotaphe
Pas son écrit
Ni son dégueulé mnésique
Tout est (déjà)
Dans le mot oublié        le cri        l'espace de bout de phrase      le mot-valise     ou bousculé






Ce qui est en mouvement c'est l'horizon même
G. Deleuze

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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 19:12

Septième Vague, dans ses interrogations premières, voulait confronter la psychanalyse à l'hindouisme... autour de la notion de Soi... Du côté des philosophes, Bergson et Deleuze nous ont souvent interpellés, mais Winnicott nous avait déjà ouvert des ... espaces
:

Fear of breakdown
est le dernier texte écrit par D. W. Winnicott. Il y envisage  la faillite de la résidence dans le corps, la perte du sens du réél, le sentiment que l'on ne cesse de tomber... Winnicott aborde en quelque sorte l'agonie sous-jacente à toute tentative de structuration du sujet (comme l'écriture tue la pensée, y introduisant des coupures), l'effondrement que l'on redoute, mais qui a déjà eu lieu par le passé...: le "faux-soi"*, celui qui se structure à l'environnement, effondre le "vrai soi" (âtman)... Et cet événement passé ne s'est déposé nulle part, il n'est pas enfoui, il n'est pas refoulé: irréductible, il est maintenu à part, clivé du sujet traumatisé; il y a formation d'un vide nécessaire au sujet, un espace vide, en négatif (selon A. Green): pour Winnicott, dans la construction freudienne des instances psychiques, le sujet s'est déjà mutilé, en se délimitant membranairement de l'objet. Quelque chose a eu lieu au creux, au contrepoint de l'être, cet espace intermédiaire (citta). Ce blanc est témoin d'un non-vécu, il n'est pas un gommé ou un latent, il n'est pas encore surchargé de sens:

Il existe un stade dans le développement des êtres humains qui se situerait avant l'apparition de l'objectivité et de la perceptivité (...), un écart conception-perception, (...), un terrain de jeu aux frontières mouvantes, qui fut notre réalité (en d'autres termes, pour le bébé, l'objet ne vient ni du dedans ni du dehors, et n'est pas non plus une hallucination).

Winnicott théorise la capacité de jouer, au-delà de l'adaptation-soumission à notre environnement culturel: le soi winicottien est jeu dans l'entre-deux (
citta): entre dehors et dedans, entre enfant et mère, entre concept et langage.

Winnicott développe ainsi une théorie de la relativité du monde extérieur; en effet les objets transitionnels, ni-soi ni non-soi, vont être désinvestis progressivement et se répandre "dans la zone intermédiaire qui se situe entre la "réalité psychique interne" et "le monde externe tel qu'il est perçu par deux personnes en commun"; autrement dit, ils se répandent dans le domaine culturel tout entier. (...) Cette aire intermédiaire d'expérience
(arts, religion, etc...) entre réalité du dedans et réalité du dehors, est en continuité directe avec l'aire de jeu du petit enfant "perdu" dans son jeu.


Dans cet écart entre conception et perception, non mis en question chez l'enfant, peuvent nous ramener le voyage, l'exil, la quête, l'art, la religion, la science, la septième vague, etc...


* Le vrai self de Winnicott peut être rapproché de la notion d'ipséité (lien) des stoïciens, concept somato-psychique traduisant le sentiment d'exister, d'être au monde; le faux self est une stratégie en trompe-l'oeil, une conformation du sujet à ce qui est attendu de l'extérieur; il "protège" le vrai self en s'adaptant, jouant un rôle imposé. La notion de Soi est discutée par les psychanalystes, tantôt recouvrant celle du Ca, tantôt chevauchant partiellement le Moi...


Chritophe Freud a découvert le passage vers l'Inde... (B. Breytenbach)... mais chemin faisant il dépassa le vrai Soi (atman) et glorifia l'idole du Moi (maya)...




- D.W. Winnicott, Jeu et réalité, Gallimard, 1975

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  • : promenade créative d'un mot l'autre, d'un auteur l'autre, d'une sensation l'autre, en route vers le Réel
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