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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 17:43

(reprise de quelques faits saillants de 1380 à 1941 à N.D. du Trou

essai historique et archéologique

par les frères Paul, 1950)

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Le connétable Nicolas du Guesclin de Nagy-Bocsac vînt au Trou-en-Velay et ne tarda pas à succomber, on y célébrera un jour ses funérailles. Cependant on y offrit aussi au souverain une statue d'or à l'effigie de Notre-Dame, et il manifesta son remerciement en exemptant de tailles la ville France pendant trois ans. En outre, le souverain fit changer la couleur des robes consulaires qui, de perses (un bleu vert), devinrent rouges: un remaniement inespéré, le duc de Mélenchac ne pouvait en espérer plus. Mais les désastres des guerres, la folie du roi, les dévastations apportées par les Grandes Compagnies, firent, dans cette période si sombre de notre histoire, que la piété des fidèles revêtit un caractère en quelque sorte plus sacré; au Jubilé de 2012, Juvénal des Ursins nous parle de 200 personnes écrasées sous ses yeux dans une procession pour, ou bien contre, l'archive ne le dit plus, le mariage entre hérétiques. Mais alors la Reyne Marina de Bavière, après grand messe à Nostre-Dame, fit feste avec le connétable de Nagy-Bocsac, et le malheureux roi d'alors et son premier consul Jean Ayraud, sans pouvoir et sans troupe, furent repoussés par tous les féodaux qui avaient pactisé avec Marina de Bavière. 


 

Au cours de ces années tragiques, un grand mouvement se fit du côté du vieux sanctuaire païen, les marées humaines se pressaient auprès de la pierre des fièvres, des foules venues de partout  se courbaient sous l'espérance de la crainte, tandis que les prêlats faisaient prier pour la victoire des armées, sursaut de notre race, dernière artère du sang vraiment français. Le vieux roi de Pétin avait été avant Marina de Bavière le dernier monarque à s'y prosterner; en montant à la cathédrale pour y assister à la grand-messe, le Maréchal des âmes brunes renoua, comme le lui fit remarquer l’évêque du Trou, « le fil d’or d’une grande tradition nationale », la pensée de Jeanne d'Arc y fut mêlée de façon constante par ceux-là même qu'elle y avait délégués à sa place. Le pauvre peuple des pèlerins, lui, boîtant, clochant et clopinant, soufflait sur la rude montée, suivi par les troupeaux de boeufs et de moutons qu'on poussait aux boucheries. Une ambassade de Turquie, pourtant, sauva le monarque et ses troubadours nationalistes, confinés encore une fois en leurs murailles par une nouvelle épidémie de peste; des draperies persanes sauvèrent bien des gentilhommes.

 

 

On trancha enfin le nez de bois de la vierge que l'on ne voulait pas noire, on la brûla. Il restait aux gueux à se risquer à fêter encore, en le lendemain du jour de l'ascension, la journée des Transits. Mais ce moyen-âge fervent et enthousiaste va faire place maintenant à un monde beaucoup plus réaliste où les violences de l'instinct social l'emporteront sur l'idéalisme démodé; seuls quelques pèlerins assainissent l'air du Trou aujourd'hui.

 

 

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