27 janvier 2009
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Poursuivons, nième topique des pulsions, Freud était un scientifique et aurait apprécié la démarche générique. Analysons la pulsion de mort1 qui semble par trop massive et hétérogène (voir: L'empathie: technique ou "humeur" ?): elle engloberait en effet, selon Septième vague, un universel sous forme d'un flux empathique, animal, RASA de douleur, contagieux, mais aussi un composant heureusement non contagieux, celui de l'agressivité, qui reste au cas-par-cas, qui n'est que phénomène de groupe restreint, dépendant d'un leader, et excluant les agresseurs du réseau auquel le composant empathique crée l'accès. La compassion est du registre des victimes, du syndrome de Stockholm et du monde, l'égoïsme est l'apanage des bourreaux ("je n'ai pas été heureuse", répète inlassablement la mère castratrice...; les tueurs n'ont souci que d'eux-même, comme étrangers au monde), de l'inter-individuel selon Lorenz; l'égoïsme est intersection et non communion.
Leur placidité (...) s'accompagne d'une étonnante insensibilité; si regrets il y a, ils (Eichmann3, comme les tueurs des Tutsis) ne s'adressent qu'à eux-même, à leur vie gâchée, à leur destin malchanceux.
M. Revault d'Allonnes
CONSIDERANT:
(A) Magie: flux de communication qui persiste entre des objets séparés dans le temps ou l'espace, mais ayant été en contact au préalable;
(B) Eichmann était sans motivations malignes, contagieuses, mais "individu superfluide"2 au sein d'un système totalitaire, individu incapable de par sa médiocrité de risquer les marges d'un programme, ayant perdu sa capacité à juger du fait du nivellement des masses par le biopolitique: alors l'agressivité est renvoyée au comportement pathologique d'un seul homme, le Führer. Le mal devient le mal de personne même si tous le font... Il est des bandes de "Mad Max", mais elles ont toujours un chef.
Certaines sectes croient à une âme collective des espèces animales. (...) Cette âme ne perçoit pas la douleur des individus de son groupe et les transformations de la mort sont plutôt pour elle une jouissance. Elle n'a pas la conscience de l'homme.
C'est bien le bourreau qui est a-humain, par sa non-pensée, et non la victime amenée au bord de l'effondrement par le bourreau, comme on a pu le théoriser parfois pour le "musulman" des camps...
Ecoulement tubulaire et ses lois. L'a-humain, l'absence de pensée, l'inhumain dans l'humain, est au sommet du flux, en régime linéaire, isolé, il n'est point de com-sadisme; la compassion quant à elle tourbillonne chaotiquement dans les marges, les profondeurs. Entre, sur les flancs dociles et lisses, dans les foules calmes, belles comme elles sont vues par l'observateur extérieur, il n'y a point de pensée mais seulement un mouvement régulier, deux écart-types de soumission inconsciente, soit 98% de la population...
(C) Dans les marges chaotiques de l'écoulement linéaire, brimbale l'empathie, émerge l'humeur: magie blanche;
car par la périphérie, ruban de Moebius ou pôles, en autant d'erreurs statistiques, sont en contact topologique, en "facet-design", ceux que le système s'obstine pourtant à fluidifier et à isoler les uns des autres.
(D) Charisme et magie noire: l'influence d'un seul s'exerce; les autres fonctionnent en réception simple, en a-pathie, absence de pensée, a-empathie... Il s'agit pour eux d'une simple sublimation: la violence de la bande leur tien lieu d'acte de penser.
PROPOSONS:
Il n'y a pas de "tuning", de contagion antipathique: l'antipathie est la couleur noire, l'absence de couleur, de flux; là réside l'optimisme de l'espèce: la magie, par définition, est blanche.
Sorcellerie, magie noire, "mal": tout ce qui lie (gang), immobilise, arrête; "la tour"; le cristal, trappes, mort-figée
J'avais la sensation de descendre un escalier interminable dans un crépuscule de désespoir. Je m'enfonçais dans un royaume inhumain, extra terrestre, celui de l'immobilité, où la vie s'arrête, où les germes sont stériles, où les sèves dorment. Je descendais (...) au milieu de figures mort-nées, dans des refoidissements d'images glacées, des cristallisations de cellules.
Maurice Magre
Magie blanche, "bon": diffuse, unit (communauté), explose; lieux multiples, "contrées", entropie, chaos, porosité, mort-folie
Un certain "détachement" qui permet l'identification avec les choses et les êtres de son vivant (lien: hylozoïsme), et évite d'être "douloureusement bouleversé par l'expansion qui suit la mort" selon M. Magre; cette séparation non traumatique entre subjectivité et objectivité permettra le passage de la douleur à la jouissance (voir mort inflammatoire, créative), dans un au-delà du bien et du mal.
Entre: le monde des désirs, le quotidien
(ces désirs, rasa connectant à l'autre, étouffés chez les sujets "hyperfluidifiés")
La haine ne se cultive que par jalousie, dépit, ou résignation. Par économie de la sensation. Il n’y a pas de haine chez les solitaires, les handicapés sociaux ou économiques, les transportés par les livres ... ou par les mots, peut-être.
(une suite: quand la compassion se départit de la haine)
(B) Eichmann était sans motivations malignes, contagieuses, mais "individu superfluide"2 au sein d'un système totalitaire, individu incapable de par sa médiocrité de risquer les marges d'un programme, ayant perdu sa capacité à juger du fait du nivellement des masses par le biopolitique: alors l'agressivité est renvoyée au comportement pathologique d'un seul homme, le Führer. Le mal devient le mal de personne même si tous le font... Il est des bandes de "Mad Max", mais elles ont toujours un chef.
Certaines sectes croient à une âme collective des espèces animales. (...) Cette âme ne perçoit pas la douleur des individus de son groupe et les transformations de la mort sont plutôt pour elle une jouissance. Elle n'a pas la conscience de l'homme.
Maurice Magre, Inde, Magie, 1936
(réédition chez Kailash, Pondicherry, 2008)
(réédition chez Kailash, Pondicherry, 2008)
C'est bien le bourreau qui est a-humain, par sa non-pensée, et non la victime amenée au bord de l'effondrement par le bourreau, comme on a pu le théoriser parfois pour le "musulman" des camps...
Ecoulement tubulaire et ses lois. L'a-humain, l'absence de pensée, l'inhumain dans l'humain, est au sommet du flux, en régime linéaire, isolé, il n'est point de com-sadisme; la compassion quant à elle tourbillonne chaotiquement dans les marges, les profondeurs. Entre, sur les flancs dociles et lisses, dans les foules calmes, belles comme elles sont vues par l'observateur extérieur, il n'y a point de pensée mais seulement un mouvement régulier, deux écart-types de soumission inconsciente, soit 98% de la population...
(C) Dans les marges chaotiques de l'écoulement linéaire, brimbale l'empathie, émerge l'humeur: magie blanche;
car par la périphérie, ruban de Moebius ou pôles, en autant d'erreurs statistiques, sont en contact topologique, en "facet-design", ceux que le système s'obstine pourtant à fluidifier et à isoler les uns des autres.
(D) Charisme et magie noire: l'influence d'un seul s'exerce; les autres fonctionnent en réception simple, en a-pathie, absence de pensée, a-empathie... Il s'agit pour eux d'une simple sublimation: la violence de la bande leur tien lieu d'acte de penser.
PROPOSONS:
Il n'y a pas de "tuning", de contagion antipathique: l'antipathie est la couleur noire, l'absence de couleur, de flux; là réside l'optimisme de l'espèce: la magie, par définition, est blanche.
Sorcellerie, magie noire, "mal": tout ce qui lie (gang), immobilise, arrête; "la tour"; le cristal, trappes, mort-figée
J'avais la sensation de descendre un escalier interminable dans un crépuscule de désespoir. Je m'enfonçais dans un royaume inhumain, extra terrestre, celui de l'immobilité, où la vie s'arrête, où les germes sont stériles, où les sèves dorment. Je descendais (...) au milieu de figures mort-nées, dans des refoidissements d'images glacées, des cristallisations de cellules.
Maurice Magre
Magie blanche, "bon": diffuse, unit (communauté), explose; lieux multiples, "contrées", entropie, chaos, porosité, mort-folie
Un certain "détachement" qui permet l'identification avec les choses et les êtres de son vivant (lien: hylozoïsme), et évite d'être "douloureusement bouleversé par l'expansion qui suit la mort" selon M. Magre; cette séparation non traumatique entre subjectivité et objectivité permettra le passage de la douleur à la jouissance (voir mort inflammatoire, créative), dans un au-delà du bien et du mal.
Entre: le monde des désirs, le quotidien
(ces désirs, rasa connectant à l'autre, étouffés chez les sujets "hyperfluidifiés")
La haine ne se cultive que par jalousie, dépit, ou résignation. Par économie de la sensation. Il n’y a pas de haine chez les solitaires, les handicapés sociaux ou économiques, les transportés par les livres ... ou par les mots, peut-être.
(une suite: quand la compassion se départit de la haine)
1. S. Freud, Malaise dans la culture
2. M. Revault d'Allonnes, L'impensable banalité du mal, Cités, 36: 17-26, 2008
3. H. Arendt, Eichmann à Jérusalem
2. M. Revault d'Allonnes, L'impensable banalité du mal, Cités, 36: 17-26, 2008
3. H. Arendt, Eichmann à Jérusalem