21 décembre 2008
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Albert Londres, Marseille, Porte du Sud, Arléa, Paris, 2008.
Claude McKay, Banjo, André Dimanche, 1999
(Notes de lecture; les citations sont de A.L.;
cliché copyright Alcoodoc)

Hôtel des émigrants, rue Fauchier.
Le grand détatoueur en psychanalyste. Cet "Amour pour la vie" qui part dans une croûte, qui tombera, une peau sans nom inscrit à nouveau. Il rachète, à prix réduit, les péchés des hommes. C'est bon un café au soleil. Apre-chaud. J'ai été détatoué à Marseille.
Un jour je me suis retrouvé du côté du sanglot, mais ce n'est pas exactement cette image qui vient de circuler, repassera sans doute, bleue ou foudroyante, mais s'incarnera, autour d'un orifice l'autre. Il y avait dépit et évidence et possible: on était bien autour d'un centre. Revenons au port. Là où il y a la distance réglementaire. On a des bonnes manières quand la vie ailleurs permet de garder ses distances. Au guichet de la poste, inutile d'être gentil si on souhaite une réponse: on est sur une seule file, poids à tarifer, un cachet sur toute opération.
1926. Epaves continentales ou transatlantiques, héros migratoires (Banjo et autres). Entre, des caïds et des petites frappes. Il n'est point d'autochtones depuis 2500 ans à Marseille. Est Marseillais qui est là.

Londres a tout vu, mais tout manqué ? Il n'y a pas de femmes dans sa Porte du Sud... Marseille n'est sans doute pas océanique ? Marseille ne jouirait que par fragments ? Car Marseille est un port, pas une ville. Albert Londres dit peut-être vrai. Dans Banjo, il y en a qui dansent, mais ici, on rêve par manque de domicile. Seul le sédentaire aurait droit à partager l'orgasme ? Le marin ne chercherait que des fragments d'autre ? Celà doit faire une étonnante somme de rêves que tous les rêves qui se poursuivent ici, dans l'ailleurs de tous. Le peuple des mers s'offre la femme qui lui plait, déclare-t-il enfin, entre deux musiques d'oubli. Amour de sa place natale. Le corps féminin apparaît enfin - en fin- mais sans femme, kaléidoscopique, dissocié, une crinière, un sein, tous les fantômes, un quelque chose qui tente de prendre corps, dans le vide matériel des nuits et des jours des navigateurs. Ils errent dans ce cloaque.
Claude McKay, Banjo, André Dimanche, 1999
(Notes de lecture; les citations sont de A.L.;
cliché copyright Alcoodoc)

Il y a les sédentaires de Marseille
et puis le flot des nomades qui va de la gare au port et du port à la gare.
Si vous ne faites partie ni des sédentaires ni du flot, vous n'êtes plus rien.
Vous êtes le badaud.
Vous gênez la circulation.
et puis le flot des nomades qui va de la gare au port et du port à la gare.
Si vous ne faites partie ni des sédentaires ni du flot, vous n'êtes plus rien.
Vous êtes le badaud.
Vous gênez la circulation.
On est nu à la plage. Ici on se couvre et on s'étoffe et on se charge, de soi et de l'autre, de peaux multiples, de peaux au plus-profond, aussi. La main posée sur le genou, le téléphone dans la main, le sourire à l'oreillette, le voyagé à l'extérieur. Le passager, lui, devait d'abord découvrir sa cabine. Aujourd'hui on troupe, on plage, on surfe, on espèce et on n'espère plus. Seuls les missionnaires ne reviendront pas. Ne reviendront pas. Ils sont au bout du quai des secondes.
Hôtel des émigrants, rue Fauchier.
Ils ne ressemblent pas à tout le monde.
La décision qu'ils ont prise les marque.
La décision qu'ils ont prise les marque.
Le grand détatoueur en psychanalyste. Cet "Amour pour la vie" qui part dans une croûte, qui tombera, une peau sans nom inscrit à nouveau. Il rachète, à prix réduit, les péchés des hommes. C'est bon un café au soleil. Apre-chaud. J'ai été détatoué à Marseille.
Un jour je me suis retrouvé du côté du sanglot, mais ce n'est pas exactement cette image qui vient de circuler, repassera sans doute, bleue ou foudroyante, mais s'incarnera, autour d'un orifice l'autre. Il y avait dépit et évidence et possible: on était bien autour d'un centre. Revenons au port. Là où il y a la distance réglementaire. On a des bonnes manières quand la vie ailleurs permet de garder ses distances. Au guichet de la poste, inutile d'être gentil si on souhaite une réponse: on est sur une seule file, poids à tarifer, un cachet sur toute opération.
A bord, les jours n'ont aucune valeur personnelle.
(En mer), la vie courante des passagères
est ce qui fait l'extraordinaire des autres vies.
(En mer), la vie courante des passagères
est ce qui fait l'extraordinaire des autres vies.
1926. Epaves continentales ou transatlantiques, héros migratoires (Banjo et autres). Entre, des caïds et des petites frappes. Il n'est point d'autochtones depuis 2500 ans à Marseille. Est Marseillais qui est là.
Elles sont à Marseille uniquement parce que Marseille est un port
et que tout ce qui est balloté finit par arriver là.
et que tout ce qui est balloté finit par arriver là.

Londres a tout vu, mais tout manqué ? Il n'y a pas de femmes dans sa Porte du Sud... Marseille n'est sans doute pas océanique ? Marseille ne jouirait que par fragments ? Car Marseille est un port, pas une ville. Albert Londres dit peut-être vrai. Dans Banjo, il y en a qui dansent, mais ici, on rêve par manque de domicile. Seul le sédentaire aurait droit à partager l'orgasme ? Le marin ne chercherait que des fragments d'autre ? Celà doit faire une étonnante somme de rêves que tous les rêves qui se poursuivent ici, dans l'ailleurs de tous. Le peuple des mers s'offre la femme qui lui plait, déclare-t-il enfin, entre deux musiques d'oubli. Amour de sa place natale. Le corps féminin apparaît enfin - en fin- mais sans femme, kaléidoscopique, dissocié, une crinière, un sein, tous les fantômes, un quelque chose qui tente de prendre corps, dans le vide matériel des nuits et des jours des navigateurs. Ils errent dans ce cloaque.
Le tunnel du Rove qui relie la Méditerranée à l'étang de Berre, et qui, faisant celà, relie Marseille au Rhône, c'est-à-dire à la Suisse, à l'Allemagne, et, que sais-je ? au Danemark, peut-être ? Si bien que, tout en restant porte du Sud, Marseille est maintenant porte du Nord...Prête au renversement... Année 40 (prononcer "liberté"). Out.
Tout homme qui a passé une partie de sa vie à contempler la mer,
la houle qui monte et se fait femme,
appartient à jamais à un autre univers
Saint-John Perse, cité par A. Brincourt
la houle qui monte et se fait femme,
appartient à jamais à un autre univers
Saint-John Perse, cité par A. Brincourt
Published by panopteric
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redescendre les escaliers de la gare saint charles
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