On est mieux au pied du Grand Escalier de la gare qu'à la plage, trop chaude, trop sèche, trop seule. Ici on est pris au pas long de toutes les histoires qui passent, et on snobe les identités. Quand on croyait la terre plate, il était impossible au voyageur de revenir à son point de départ, alors on s'engluait au varech rejeté de l'écume du monde; aujourd'hui tout tourne, tous avancent, nous emmènent, volontaires; et Coriolis n'est que la pointe de l'écheveau unique des trajets. On peut aujourd'hui partir sur un bateau sans voiles, se cachant au mal, et par toutes les courbures qui ne sont plus pieux de cyclopes uniques. Goa, Digne, Belém, on peut croiser les destinées en se laissant dériver dans un café au lait enfin très sucré. Petit matin des missions.